Le 20 juin de chaque année, le monde célèbre la journée dédiée aux réfugiés et demandeurs d’asile.  Le thème retenu pour cette année est: “Chacun d’entre nous peut agir et apporter un changement positif à la société, pour un monde juste et inclusif, car chaque geste compte”.

Avec les mesures de précaution contre le Covid-19, le HCR a recommandé qu’il n’y ait pas de cérémonies officielles.

L’ONU reconnait que même si cette population soumise au statut de réfugiés est  confrontée à des difficultés, elle apporte des contributions au développement de la société d’accueil.

C’est le cas de Samuel Col Iradukunda, un jeune burundais musicien. S’exprimant sur le thème choisi, il affirme que chacun peut agir.

“Moi j’ai découvert en moi les talents de musicien. Je joue à la guitare avec deux jeunes rwandais, amis à moi. Un réfugié comme moi qui suis responsable de la bande musicale! Ceci montre déjà que nous pouvons agir” reconnait-il.

Ce jeune réfugié burundais s’est lancé dans une musique de style «RnB», une musique d’amour et de paix.

“Ma musique pourra m’aider d’abord à oublier des conséquences d’asile et créer le lien entre moi et le monde extérieur et en fin contribuer dans l’éducation à la paix et la cohabitation pacifique” témoigne Samuel Col Iradukunda.

L’exil-maitre…

Avant de fuir son pays, Samuel Col Iradukunda affirme  qu’il n’avait jamais pensé à la musique.

“En fait l’idée m’est venue de la vie d’exil ici au Rwanda. Des fois, je veux me faire oublier les conséquences qui résultent de notre situation d’asile. Du coup je crée des liens avec des rwandais, donc la communauté d’accueil. Chaque geste compte, même s’il est posé par un réfugié car être réfugié ne signifie pas être handicapé physique ou mental” relate Samuel Col Iradukunda.

D’autres réfugiés font le commerce et paie des taxes. En cette période du Covid-19, des réfugiés burundais du camp de réfugiés Mahama ont participé dans la confection de plus de 50.000 masques de protection de la population de ce camp situé à l’Est du Rwanda.

Le monde de la société civile n’est pas resté à l’écart des réfugiés burundais. C’est le cas d’une ASBL créée en 2017 par des burundais vivant à Muhanga, un district de la province du sud du Rwanda.

“Nous remercions le gouvernement du Rwanda qui nous a facilité la tâche et nous nous sommes conformés à la loi relative aux Organisations Non Gouvernementales. Nous avons créé une organisation d’intérêt public, Forum pour la Mémoire Vigilante (FMV). A côté des institutions publiques, du HCR et ses partenaires, notre ONG a une valeur ajoutée et apporte une contribution auprès des réfugiés et des immigrants” a déclaré Mr Ferdinand Ndayiragije, représentant légal du FMV.

Cette organisation a une vocation de mémoire, d’éducation à la paix et de prévention contre le génocide.

“Les réfugiés (en priorité) et immigrants ont des blessures non cicatrisées et des traumatismes qui touchent les domaines psychologiques, sociaux, médicaux et juridiques. C’est dans ces domaines que nous intervenons souvent”, a-t-il insisté.

Depuis des décennies, la région de l’Afrique des grands lacs a été confrontée à de graves crises et conflits ethniques générant plusieurs victimes et réfugiés. Cette ONG veut couper court à l’expansion de l’idéologie du génocide qui se répand et gagne du terrain particulièrement au Burundi, au Rwanda et en RDC.

“A leur retour aux pays d’origine, les réfugiés ne doivent pas se venger et créer ensuite une situation de crises qui donnent naissance à d’autres réfugiés. Ce cycle vicieux doit être arrêté” renchérit Ferdinand Ndayiragije.

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