Le 20 juin de chaque année, le monde entier célèbre la Journée Internationale dédiée aux réfugiés, du moment que toute personne ayant une menace  a le droit de s’exiler et de demander asile dans un pays voisin ou lointain qui peut assurer sa sécurité

Au Rwanda, un pays de l’Afrique de l’Est, les refugies n’ont pas oublié de célébrer cette journée.

Au niveau national, la journée a été marquée au camp de Gashora qui abrite plus de 440 réfugiés de différents pays africains, transférés au Rwanda en provenance de la Libye depuis 2019. Ils sont essentiellement des Sud-soudanais, des somaliens, des Ethiopiens, des Érythréens, des Soudanais et ceux de l’Afrique de l’Ouest qui voulaient franchir l’Europe en passant par la Mer Méditerranée.

Le groupe de tambourinaires burundais, Club Intwari, était invité pour  bien agrémenter la Journée, chose que ces réfugiés burundais ont en tout cas réussi d’après l’appréciation du HCR.

C’est une commémoration qui arrive au moment où la majorité des enfants refugies habitant en dehors des camps au Rwanda ne vont pas à l’école ou ont suspendu la formation suite au manque des frais et matériel scolaires, d’après des parents et leaders communautaires.

Interviewés par la Radio VOA, les parents disent que scolariser les enfants à Kigali devient une casse-tête.

« L’école ici à Kigali est très chère. Il y a des enfants qui sont chassés parce qu’ils n’ont pas eu de minerval, qui abandonnent l’école aussi parce qu’ils ont faim, qui manquent des matériels scolaires, nous prions le seigneur, c’est ce que nous disons… », à déclaré l’un des parents.

Pour d’autres, scolariser les enfants à Kigali devient impossible.

« Avant je me débrouillais, et parvenais à trouver de quoi manger, un peu de moyens me permettant de payer les frais scolaires de l’enfant, mais aujourd’hui même l’argent nécessaire pour m’acheter la nourriture, il est difficile de l’avoir », ajoute-t-il.

D’après le Président du Comité des Réfugiés enregistrés à Kigali, Patrice Ntadohoka, les parents ont raison de crier et affirme que dans le passé, certains parmi les Burundais ont soutenu les enfants vulnérables, mais aujourd’hui, ils ne le font plus.

Pour les 19.000 refugies qu’il représente, pas moins de 1000 enfants se trouvent dans le besoin de soutien scolaire.

Pour lui, le HCR a soutenu les enfants dans le domaine scolaire jusqu’en 2016, juste le moment de l’arrivé des réfugiés burundais.

A la question de savoir pourquoi les enfants réfugiés ne bénéficient plus de soutien scolaire , la réponse est claire.

« Le HCR nous répond que pour avoir le soutien, vous devez aller vivre dans le camp des réfugiés. Dans le camp, vous savez que ce n’est pas tous qui peuvent y vivre pour des raisons multiples », indique Ntadohoka.

Et d’insister auprès du HCR. « nous en avons profité pour leur demander qu’on leur donne l’argent qu’ils allaient payer dans le camp des réfugiés parce que l’enfant étudie la où il habite. Nous avons demandé avec insistance lors de la fête qu’ils puissent nous soutenir dans l’éducation des enfants ».

Du coté Huye, un des districts qui hébergent beaucoup de réfugié au Sud du Rwanda, le président du Comité des réfugiés aborde la question dans le sens de son collègue de Kigali.

Il demande à tous les partenaires œuvrant pour l’intérêt des réfugiés de soutenir les élèves réfugiés dans le domaine de l’éducation, en insistant sur les enfants qui terminent le cycle secondaire, parce que, jusqu’aujourd’hui, peu de partenaires soutiennent les réfugiés qui souhaitent faire l’université.

A Huye, pour marquer la journée, un match de football a été organisé entre jeunes rwandais de la communauté d’accueil et des réfugiés. Ces derniers ont remporté le match amical et ont reçu une coupe et quelques cadeaux.

Le droit à la santé bien couvert

Dans le domaine de la santé, tous les refugiés qui détiennent les cartes d’identités des refugies remercient le Gouvernement du Rwanda et son partenaire HCR pour les soins de santé.

« Tous les refugiés, en tout cas, nous remercions vivement le HCR et le Gouvernement du Rwanda. Nous sommes traités comme les nationaux, ceux qui disposent des cartes d’identités, dans les structures publiques, les soins sont traités en raison de 90%, les réfugiés ne payent que 10% de la facture totale des soins les médicaments y compris si ils sont hospitalisés. Ceux qui ont des problèmes de se faire soigner sont les refugiés qui n’ont pas encore eu de cartes d’identités et ceux qui possèdent encore le statut de demandeur d’asile », laissent entendre plusieurs réfugiés.

Vie socio-économique

La plupart des réfugiés se sont lancés dans l’agriculture et l’élèvage, ils s’en félicitent.

C’est le cas de celui-ci qui s’exprime en ces termes : « Ici au Rwanda, je me sens comme si je suis chez nous. En plus du droit dasile que j’ai eu, je me suis lancé dans l’agriculture, j’ai déjà bénéficié des formations comme les rwandais, pas de discrimination. Dans la saison culturale, je cultive. Quand j’ai besoin du fumier, j’utilise le mien, je n’achète qu’un peu de quantité rarement. L’ors de la récolte, je consomme ce dont j’ai produit moi-même et le reste je vends. A côté de l’agriculture, je fais l’élevage des petits animaux domestiques, je suis occupé, tout le temps ».

Profitant de la journée, les réfugiés remercient encore une fois le Gouvernement du Rwanda pour la sécurité qu’il leur rassure.

Leurs représentants les sensibilisent à travailler pour lutter contre la pauvreté. « Parce que avec le temps qu’ils viennent de passer au Rwanda, tous les réfugiés devraient avoir quitté le stade d’indigent pour passer au stade de contributeur au développement du pays d’accueil » recommandent-ils.

Le Rwanda héberge plus de 127.000 réfugiés, 60 % sont des congolais (plus de 76.900) et environs 39% sont des burundais (plus de 49.800) d’après le ministère des réfugiés, le MINEMA.

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