Le Forum pour la Mémoire Vigilante, FMV, a organisé une formation sur le leadership et la communication non violente, lundi 21 octobre 2019.
“C’est une date symbolique. En date du 21 octobre 1993, les Burundais ont été victimes d’un mauvais leadership, d’un mal absolu enseigné et répandu dans toute la région des grands lacs, une idéologie génocidaire. Raison pour laquelle nous avons choisi cette date pour être formés sur le leadership” indique Ferdinand Ndayiragije, représentant légal du FMV.
Plus de quinze responsables du comité des réfugiés urbains à Kigali et autres leaders ont suivi cette formation. Ils étaient des burundais et des congolais.
Selon le FMV, la région des grands lacs de l’Afrique a longtemps souffert des conséquences de la mauvaise gouvernance et des enseignements de haine. “Donc, nous voulons passer par ces matières de leadership et communication non violente pour changer les sociétés ” a ajouté Mr Ndayiragije.
Même son de cloche pour les conférenciers.
“Un bon leader influence positivement les sociétés. Et il doit oeuvrer pour le bien de tous. Un bon leader doit aussi aimer son peuple, stimuler un bon changement des mentalités, savoir bien s’entourer et choisir de bons collaborateurs” a insisté Mr Godefroid Sindayigaya, formateur sur le leadership.
Selon lui, les actes vont plus que les paroles et promesses. “Ce ne sont que les grandes oeuvres qui doivent renseigner sur un bon leader” a-t-il dit.
Il a recommandé aux participants de toujours mettre en avant les intérêts communs, de privilégier une synergie de toutes les forces vives pour atteindre de bons résultats, de rester ouverts à tout conseil et critique constructifs, de ne pas prendre des décisions à la hâte et de respecter tout le monde.
“Ce sont en fait les versets de la bible d’un bon leader” a fait savoir Mr Sindayigaya.
Leadership et communication non violente…
D’après le conférencier sur la communication non violente, un bon leader doit utiliser une communication qui ne blesse pas.
“La Communication non violente pour un leader permet d’être pragmatique, efficace, clair, cohérent tout en étant ouvert dans la compréhension de l’autre. Cette approche favorise aussi la coopération et la résolution des conflits” a souligné Mr Pierre Claver Niyonkuru.
Ce journaliste de la Voix d’Amérique, recommande aux responsables leaders des réfugiés urbains de toujours mesurer les mots, user une communication qui ne blesse personne, parler de manière proactive, décider de la solution ensemble avec les concernés, écouter pour comprendre et non pas pour répondre, sortir du jeu de « qui a raison, qui a tort », chercher des solutions gagnant-gagnant plutôt qu’imposer son point de vue de manière non négociable et ne pas se bousculer à porter des jugements de valeurs.
“Un bon leader c’est celui qui surveille d’abord sa langue pour parle sans blesser et qui évite des langages ambiguës ainsi que des discours de haine” a indiqué Mr P.Claver Niyonkuru.
Satisfaction des participants…
Les participants, congolais et burundais apprécient positivement la formation.
“Il a été clair que des fois nous n’agissons pas en tant qu’un bon leader. Et notre communication mérite d’être soignée en tout cas. On peut ne pas avoir une bonne réponse pour une demande quelconque mais une bonne manière de recevoir quelqu’un et lui réserver un service de qualité est très important” a réagit Mr Kadagi Benoit, vice président du comité des réfugiés urbains à Kigali et représentant des réfugiés congolais.
“Des fois nous traitons des cas sous la colère. Et traiter comme ça des gens qui mènent de mauvaises conditions de vie doit changer même si nous aussi nous sommes dans cette situation difficile. Mais en tant que leader, nous devons être au dessus de nos sentiment et user une communication non violente” a ajouté un émissaire du président de ce comité des réfugiés urbains, en même temps représentant des réfugiés burundais.
Pour apprécier cette séance, ces participants ont indiqué que le temps leur a fait défaut car, disent-ils, la matière était très interessante. “Un jour ne suffit pas, organisez d’autres séances sur ces matières” ont-ils recommandé.
Coté organisateurs, le FMV et l’Ong Aegis Trust qui prône la paix et la lutte contre le génocide et les crimes d’atrocités affirment que cette formation sera étendue à d’autres responsables dans le monde des réfugiés et des immigrés au Rwanda.
Il ne faut pas jouer avec le mauvais langage. Tous ce mots qui assimilaient un groupe quelconque aux animaux ou aux êtres inférieurs, il faut en finir avec. Nous en avons eu des expériences douloureuses, mais il ne faut pas, actuellement, agir comme l’ont fait et continuent à le faire nos ennemis ou nos bourreaux. Sinon nous risquons d’agir comme eux.
Gardez le courage mes frères et soeurs.